Qu’est ce qu’un placement de produit ?
Selon le CSA ( Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) le placement de produit consiste à insérer un produit, une marque ou un service au sein d’un programme moyennant une contrepartie financière. Il s’agit donc d’une réelle activité commerciale.
C’est une activité qui était essentiellement réservée au milieu du cinéma, de la télé puis qui petit à petit, a fait son apparition dans les clips vidéos. Le CSA rappel que c’est à la marque de s’insérer dans le programme et non au programme de chambouler son scénario pour la marque. L’insertion doit être naturelle.
Que font donc les placements de produits sur les réseaux sociaux ?
Lorsque l’on mentionne « placements de produits » on pense directement aux candidats de télé Réalité/Influenceurs/Blogueurs. Nous les appellerons les RIB.
A l’époque, ces derniers étaient essentiellement rémunérés grâce à leurs passages dans des émissions de télé et éventuellement par des boites de nuits lorsqu’ils acceptaient de faire certaines apparitions. On appelait ça les booking. En dehors de ça, le million n’était pas prêt de pointer le bout de son nez.
Jusqu’au jour où des agences spécialisées dans le milieu du placement de produits sont sorties de nulle part. Nous avions en 2017 rencontré Magali BERDAH, celle que l’on nomme la papesse du placement de produits. Cette dernière nous présentait la genèse de sa société.
Tout avait commencé selon elle, avec une rencontre, celle de Jazmin CORREIA alias Jazz. Après une longue discussion, Magali fait le constat que les RIB n’étaient » ni riches, ni en place. » Ils n’avaient aucun revenu en dehors de ceux cités précédemment. Elle se rend compte pourtant que l’image de ces candidats était sollicitée en permanence par les marques. Elle décide donc de monétiser cela.
Comment ?
Une entreprise qui souhaite promouvoir un produit ou un service paie un candidat qui en fera la promotion via une vidéo, une story ou post sur les réseaux sociaux. Il est évident qu’en fonction du support choisi, le prix sera complètement différent.
Les prix sont fixés en fonction du nombre d’abonnés du candidat et de la nature du support de la promotion. Il n’y a donc pas de prix fixe, mais nous pouvons vous donner une tranche car nous avons sollicité une de ces agences.
Tout d’abord ils donnent un listing de candidats dans lequel vous devez choisir celle ou celui qui représente au mieux votre marque, votre univers etc. Ils ne donnent aucun tarif par écrit. Cependant vous recevez un appel où là on vous indique les tarifs en fonction de votre demande. Cela va de 1000 euros pour les RIB moins connus à plus de 80 000 euros pour les plus gros projets.
Ils établissent un véritable contrat. Il y figure une date précise, un objet précis et surtout un montant définit à l’avance par les parties. Une fois tout cela signée, la promotion peut commencer. Mais alors l’influenceur a-t-il testé avant d’accepter d’en faire la pub?
Non non non, il teste au moment où il se retrouve devant la caméra ou au mieux quelques jours avant. Le plus choquant est que l’on vous demande d’écrire un scénario précis. L’influenceur répétera alors mot pour mot votre texte. Choqué?
Mais alors, si on se cantonne à la décision du CSA, faire des placements de produits sur les réseaux sociaux serait donc illégal ?
Pas vraiment, il y avait juste un vide juridique quant à ce nouveau marché économique.
Ce vide a rapidement été comblé par l’ARPP ( Autorité de la Régulation Professionnelle de la publicité ) en 2017. Elle a fixé des règles très strictes en termes de partenariats et de placements de produits.
La première des règles est la transparence. Les abonnés doivent savoir que le produit ou service présenté est issue d’une collaboration rémunérée. Ce qui était caché pendant des années doit désormais être révélé.
Ensuite il y a la loyauté. La sincérité est exigée envers leur communauté.
Face à l’évolution affolante de ce business, les RIB ont compris qu’ils pouvaient bouleverser ce marché. Les pubs occasionnelles c’est bien mais percevoir un véritable salaire mensuel, c’est mieux. Désormais, ils signent des contrats d’exclusivité leur permettant à coté des autres promotions, de percevoir un salaire mensuel allant de 2000 euros à plus de 50 000 euros voire 180 000 euros pour certains. C’est d’ailleurs ce qu’avait déclaré deux candidates de télé réalité, dans l’émission TPMP PEOPLE. Il s’agissait de Milla JASMINE et de MELANIE DA CRUZ.
L’audience ainsi que la majorité des chroniqueurs avaient été perturbé par cette déclaration. L’un d’entre eux a d’ailleurs dit : « Je trouve ça DINGO! »
Les limites!
Dans la famille des cartes négatives du placement de produits, je demande le code promo. Les RIB ont eu tendance à faire croire que le code promo est attribué de façon exceptionnel et qu’il faut se dépêcher d’acheter pour bénéficier de cette réduction. En réalité, le code promo n’est pas du tout personnalisé pour une communauté en particulier et reste actif toute l’année. Le code promo est essentiellement un moyen de vérifier le retour sur investissement. Les marques veulent savoir si le candidat qui a été sélectionné et avec qui ils ont signé un contrat leur rapporte de l’argent. Si ce n’est pas le cas, ils passent au prochain.
Je demande ensuite le ras le bol. Les abonnés ne se laissent plus faire.
Désormais, au lieu d’acheter ce que propose leur influenceur préféré, les abonnés enquêtent, font des recherches pour avoir le même produit ou service moins chère. Fin d’année 2018, une recrudescence de plaintes d’abonnés a mis dans l’embarras beaucoup de responsables d’agences et surtout beaucoup d’influenceurs. En effet, la majorité des produits sponsorisés provenaient de Chine mais surtout étaient vendus bien plus chère que la raison le permet.
Dernière polémique en date, les plaids pull de la marque sweetplaid. Ces derniers sont vendus à un prix d’origine de 79,90 euros et avec quelques « codes promos » le produit pouvait descendre jusqu’à 40 euros maximum. Cependant il était largement possible de les trouver sur Amazon et Aliexpress à un prix plus que correct, frais de port en moins.
Sweetplaid
Amazon.
Aliexpress.
En dehors de ce problème de prix, de plus gros conflits apparaissent. Des affaires de fraudes ont été révélés comme celle de la réservation de vacances chez « séjour de luxe »
Une « entreprise » qui disait être une agence de communication, faisait la promotion par le biais d’influenceurs, de voyages de grand standing à prix réduit.
Beaucoup ont été attiré par cette proposition alléchante et se sont retrouvés à verser des 2500 euros (parfois en espèce) pour rester dans leur canapé. Les abonnés agacés, lassés et demandeurs de plus de protection et de considération, ont commencé à porter plainte contre ces influenceurs !
Quelques recherches ont suffit pour se rendre compte que ces voyages étaient financés avec des cartes bleues volées.
Résolutions ?
Devrait-il y avoir un réel engagement de la responsabilité légal des influenceurs?
Nous avons réaliser un sondage sur 3074 personnes. 1234 personnes ont répondu à nos questions.La première était de savoir s’ils avaient déjà acheté un produit ou s’ils avaient eu recours à un service promus par ces influenceurs.
La réponse était oui à 70% des voix.
La seconde question étaient de savoir si depuis toutes ces polémiques, ils avaient encore confiance en ces influenceurs.
La réponse était non à 80% des voix.
Enfin la dernière question était de savoir si ils pensaient de nouveau acheter des produits ou avoir recours aux services promus par ces influenceurs.
Là, la réponse était mitigée et a nécessité un questionnement individuel plus poussé. Il en est ressorti qu’ils pourraient potentiellement succomber à certaines offres mais uniquement si celles et ceux qui en font la promotion sont des influenceurs fiables.
Quels sont ces critères de fiabilité ?
Difficile d’y répondre, ça se joue à la réputation et à la récurrence des placements. Si le produit est beaucoup trop promu, le doute s’immisce dans l’esprit des abonnés et freine l’achat. En effet notre enquête à fait ressortir qu’en moyenne un influenceur fait la promotion maximum de 7 produits différents par jour, à hauteur maximum de 24 stories instagram ou snapchat par produit. En ce qui concerne les autres supports, cela est aléatoire.
Quel est l’avenir des placements de produits?
Il semblerait que ce genre de processus arrive à sa fin, excepté pour ceux qui sauront faire preuve de loyauté envers leur communauté digitale. De plus, la justice française ainsi que les organismes administratifs semblent vouloir y jeter un œil de plus près.
Pour pallier au manque de confiance grandissant des consommateurs, nous avons mis en place depuis deux ans, une rubrique qui fait état de toutes nos études de produits et services et qui vous permettent de vous faire un réel avis sans influence.
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