Du linge qui attend sagement d’être plié, un mail ou un message que l’on a pourtant lu mais auquel on n’a pas encore pris la peine de répondre, une cuisine que l’on veut repeindre depuis plus d’1 an, un cadre à accrocher qui prend la poussière sur une commode, un rêve que l’on a depuis l’adolescence mais que l’on a pas encore exhaussé…
Des tas de petits ou grands projets qui s’amassent sur une to-do liste et auxquels on donne toujours cette éternelle et même réponse : « ouais, ouais, je le ferai demain ! »
Ça vous est familier ? Si oui, bienvenue dans le monde impitoyable de la procrastination !
Je procrastine ! Tu procrastines ?
Un terme qui n’est de nos jours plus inconnu de ses adeptes qui se comptent par milliers. Centaines de milliers ? Millions ? Difficile à dire parce que selon certains experts du développement personnel : « il y a une part de procrastinateur en chacun de nous ! » Pour ceux qui en serait atteint et qui n’auraient jamais réussi à mettre le mot juste sur ce mal : le procrastinateur c’est celui ou celle qui a tendance à remettre les choses à plus tard et qui ne respecte pas les délais fixés.
En général on se rend compte lorsque l’on est dans notre phase étudiante!
Eh oui, étudier pour ses examens la veille, terminer une partie de son mémoire deux jours avant de le rendre ou réorganiser toute sa chambre alors que l’on était censé réviser, sont des caractéristiques qui font de nous un bon procrastinateur !
Mais il n’y a pas que les étudiants qui sont touchés par cette flemmardise. Notre vie d’adulte peut aussi très facilement en être atteinte. Aller sur Youtube à la recherche d’une vidéo traitant d’un thème très précis comme par exemple un tutoriel sur l’utilisation d’Adobe Photoshop et finir par regarder 40 vidéos sur des sujets de plus en plus éloignés de la recherche initiale.
Se retrouver à 2h du matin sur une vidéo avec des candidats de télé-réalité (que l’on ne connaît même pas !) qui se clashent à coup de fautes de français qui font saigner les oreilles…
Constater que le tiroir à couverts est en désordre, vouloir simplement y remettre un peu d’ordre et se retrouver un peu plus tard avec une cuisine sens dessus dessous parce qu’on a décidé de ranger tous les placards, pour finalement se retrouver devant Netflix à « binge watcher » (=regarder tous les épisodes d’une série) la série dédiée à la méthode de rangement de Marie Kondo et envisager de désencombrer toute sa maison.
Le procrastinateur développe différentes techniques pour ne pas accomplir la tâche qu’il s’était initialement fixée, la plus classique étant celle de remettre au lendemain ou de se diriger vers la réalisation d’autres tâches non urgentes.
Mais pourquoi demain et pas aujourd’hui ?
S’il vous arrive d’avoir recours à ces différentes techniques pour éviter de faire quelque chose, c’est que cette chose vous procure un certain stress. L’important est de s’en rendre compte et de le reconnaître dans un premier temps.
Un procrastinateur est motivé par une récompense instantanée. Ce qui lui plaît, c’est de se divertir, de faire des choses faciles et qui lui font plaisir maintenant ! Il se focalise sur le moment présent et les bénéfices qu’il peut en tirer sur le moment. Regarder 8 épisodes d’une série que l’on apprécie nous apporte une satisfaction immédiate alors que les semaines ou mois de travail sur ce projet qui nous tient tant à cœur ne nous apportera de la gratification qu’à long terme. Or, en psychologie, si un comportement nous procure une gratification instantanée, ce comportement aura tendance à se répéter et à devenir une habitude. Ainsi, flemmarder devient une habitude !
Pourquoi bloque-t-on ?
A la base de toute flemme, il y a un stress, quelque chose qui nous empêche de nous mettre en mouvement et de passer à l’action. Pour débloquer une telle situation, il faut se poser quelques questions afin de savoir ce qui nous freine.
Tout d’abord, il faudrait se demander si le projet en question est celui auquel on est destiné, si c’est la bonne chose pour nous ? Si au bout de plusieurs tentatives dans un domaine, tu n’y arrives toujours pas, c’est que ce n’est sans doute pas ta vocation, tu as peut-être voulu faire plaisir aux autres ou te prouver quelque chose. L’échec est salvateur dans tous les cas, il te permettra de te réorienter dans la bonne direction : la tienne !
Demande-toi ensuite si tu as la bonne façon de procéder, les bonnes méthodes. Tu t’y prenais peut-être mal ou trop tard…
Ensuite, était-ce le bon moment de mettre en œuvre ce projet ? Certaines personnes ont besoin de voyager, de grandir, de rencontrer des gens avant d’être prêts à se lancer pour réaliser leurs objectifs.
Chose primordiale aussi : es-tu entouré des bonnes personnes ? Ton entourage ou tes collaborateurs te poussent-ils vers le haut ou au contraire, rejettent-ils chacune de tes idées ? Fuis les personnes toxiques, démotivantes et qui n’ont d’autre ambition que de te freiner dans ton ascension.
Enfin, demande-toi ce que la réalisation de ce rêve va apporter à ta vie, quels bénéfices vas-tu en tirer et à contrario, si tu ne le réalises jamais, qu’est-ce que cela risque d’engendrer dans ta vie ?
L’action, l’action, l’action !
L’ennemi de la procrastination c’est l’action. Pour se sortir de ce cercle vicieux il faut donc poser des actes, jour après jour sans jamais s’arrêter aussi petit que soit l’acte. Just keep going comme on dirait outre-Atlantique !
Les gens qui réussissent dans la vie ne sont pas forcément des génies ou des milliardaires plein de ressources. A un moment donné, ils se sont levés et ont commencé à agir.
Avoir un rêve ou un idée c’est bien mais ce qui est primordial , c’est de décomposer ce projet en étapes à franchir, en objectifs à atteindre. Si sur votre to-do liste vous notez « créer un site web » vous risquez fort de rester bloquer parce que la tâche est encore trop vague, trop vaste ! Si vous ne vous levez pas de votre fauteuil pour travailler à la mise en place de ce site Internet, c’est que vous n’avez pas diviser l’objectif final en petites étapes : choisir un nom de domaine, vérifier s’il est libre, l’acheter, choisir un hébergeur etc. Vous aurez dès lors une ligne directrice, un fil rouge à suivre qui vous fera avancer.
N’attendez pas que tout soit parfait avant de vous lancer car comme nous le savons tous, personne n’atteint jamais la perfection. Vous risquez de vous engluer et de tout simplement renoncer à votre projet si vous attendez qu’il soit un peu plus comme-ci ou un peu moins comme-ça. Privilégiez l’action à la perfection, vous améliorerez votre projet au fur et à mesure et au moins vous vous serez lancé.
Fixez-vous des échéances, cela vous donnera un sentiment d’urgence et vous permettra de vous mettre en action. Cela dit, veillez bien à segmenter votre travail pour ne pas rebasculer dans la mauvaise habitude de tout faire à la dernière minute. La deadline ici a juste pour objectif de délimiter votre travail dans le temps et vous poussez à l’action.
Repérez vos heures les plus productives pour travailler, pour certains c’est le matin quand tout le monde dort, pour d’autres c’est en soirée. Peu importe mais rentabilisez ces heures précieuses.
Enfin, essayez de faire un petit audit du temps que vous prend chaque tâche. Faite l’exercice sur une journée et ça vous permettra bien souvent de vous rendre compte que vous passez trop de temps sur Instagram ou trop de temps à répondre à des mails sans importance. Vous pourrez dès lors réinjecter ce temps dans des activités plus importantes.
Une technique japonaise
Face à la procrastination, les japonais ont une technique qui permet à tout le monde de modifier un comportement que l’ont souhaite améliorer : la méthode Kaizen ou principe d’un minute. Le terme Kaizen signifie : procéder à un changement avec sagesse, tout se fait par étapes afin d’implanter une nouvelle habitude. Il faut du temps et de la régularité. Cette méthode propose donc de faire quelque chose tous les jours pendant une minute : des abdos, apprendre l’espagnol, lire un livre, faire du rangement etc. La tâche semblera dès lors bien plus abordable et réalisable et nous aurons tendance à augmenter inconsciemment le temps alloué à cette nouvelle habitude. Il s’agit donc de transformer un objectif à la base intimidant en but facilement atteignable. Une minute ce n’est rien dans une journée, alors pourquoi pas 5 ou 10 minutes, pourquoi pas 30 minutes ou 1 heure… et au final, sans s’en rendre compte, on instaure une nouvelle habitude en douceur.
Ne vous voilez plus la face avec le fameux « je travaille mieux sous pression » qui, on le sait tous maintenant, est juste une vilaine excuse pour justifier notre flemmardise. Le pas le plus dur est le premier : se mettre en scelle, se lancer !
Et comme le dis une célèbre citation : « la distance entre vos rêves et la réalité s’appelle l’action ! » Alors : agissons !
Amal TC
Toukan & Palmyre